Trancher la lune - l'Azalée blanche

Ce contact a été effectué en juillet 2007, avec une forme blanche de l'Azalée, dont je ne connais hélas pas le nom précis. En voici le récit.

 L'esprit de cette plante m'accueille à l'intérieur d'une tour de pierre ceinte d’une couronne d’argent. Un dragon vole tout autour. Quelques fenêtres sans vitre percent la tour, leur sommet forme une demi-lune. L'entrée de la tour est protégée par une herse. Une fois à l’intérieur, je me retrouve au beau milieu d'une cour avec beaucoup d’animation, qui m'évoque très clairement le Moyen-Age, les châteaux forts. Un forgeron frappe patiemment sur son enclume. Je ne suis toutefois pas entré par la porte. J'ai eu au contraire l'impression d'être déposé au milieu de la cour par quelque chose venu du ciel. Mais quoi ? L'esprit de l'Azalée choisit de m'apparaître sous l'aspect une femme à la chevelure blanche. Son visage est jeune. Elle porte une robe immaculée, très lumineuse. Une épée est plantée au milieu d'un autel sur lequel brûle une bougie de  couleur parchemin. La flamme est parfaitement immobile mais est aussi bleue que les profondeurs de la nuit. Une coupe est posée là, qui porte la tête d’un animal cornu. Une tête de mort. Elle est remplie d’un liquide noir, épais, au goût de terre. En l’ayant bu, l’image d’une croix m'apparaît, qu’il faut ensevelir. Il y a également un dragon, qui vole. La dame en blanc dessine alors des vagues, surmontées de fleurs, sur les pages d'un livre. Le cadeau que mon âme décide de lui offrir est une épée que la dame soulève aussitôt en déclarant : « il faut trancher la lune ! » Ensuite, l'esprit de l'Azalée enfonce l’épée en terre et s’éloigne, accompagnée d’une licorne.

 Le château est, je crois, un symbole phallique. Le fait qu’il soie entouré d’une couronne suggère l’acte de procréation. La couronne symbolisant alors le vagin. Le dragon, créature hermaphrodite, tourne autour du temple et le protège. Dans la tour règne une forte activité. La présence de l’épée enfoncée dans le sol n’est pas sans rappeler celle de Merlin. A nouveau, un symbole de procréation, l’épée, symbole phallique, est enfoncée dans le ventre de la terre-mère. 

Le personnage, lui, est lunaire. Une femme, d’apparence virginale, qui manipule des objets dont la signification occulte est manifeste. La flamme de la bougie est bleu nuit, signe que la nuit est son monde. La coupe est remplie d’un liquide terreux, ce qui est à nouveau une référence à la terre mère. Cette coupe est marquée d’une tête de mort. Elle contient la terre, source de vie, qui est aussi l’endroit où nous retournons quand nous sommes morts. L’image suggérée est également riche de sens : une croix. Plus qu’un symbole christique, il s’agit également d’un symbole de mort. C’est une croix telle qu’on en trouve dans les cimetières. La dame propose d’enterrer cette croix. C’est-à-dire de la faire retourner dans le ventre de la terre.  Tous ces symboles montrent clairement le double sens : détruire-reconstruire, mourir-renaître. Donner vie. Le cycle de la vie et de la mort. Mais nous nous focalisons sur un aspect de celui-ci : la procréation, donner vie ! Le dessin dans le livre évoque quant à lui la mer. Les vagues surmontées de fleurs : il n’y a pas de vie sans eau. Mer-mère, procréatrice, porteuse de vie.

 La vierge reçoit l’épée et la monte vers la lumière en déclarant : « il faut trancher la lune ! » La lune apparaît, il est vrai, en tranches : par croissants, de montante, elle devient pleine pour entrer dans une phase ascendante. Illustration du cycle de la vie : la jeune femme devient mère avant d’être vieille femme. Et c’est l’homme qui la fait devenir mère. L’homme est ici symbolisé par l’épée. Trancher la lune est donc déflorer la jeune femme, la féconder, procréer, l'amener dans une autre phase de  l'astre lunaire. Disparaissant, la vierge emporte avec elle une licorne. Le fait que la vierge s’en aille est une illustration du « dépucelage », une autre image de la procréation. Avec la licorne qui s’en va, c’est l’innocence, la pureté qui s’enfuit elle aussi.  La dame souhaite ainsi attirer l’attention sur le fait que la vie et la mort sont indissociables et que les deux mystères sont liés. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Il faut parfois détruire, pour reconstruire. De même que l’on déchire l’hymen en fécondant.

 La licorne est un autre symbole de procréation. Une procréation spirituelle. Azalée blanche : la fleur du renouveau, avec ce que cela comporte d’espoir, de destruction et de reconstruction