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28 novembre 2014

Quand la magie est arc-en-ciel

J'ai rédigé cet article en 2008 pour le Magazine Tels Quels. A l'époque, je venais de lire "Gay Witchcraft", de Christopher Penczak et je cherchais à découvrir des mouvements sorciers gay-friendly. Je me suis donc intéressé à trois "groupes". Appelez les "mouvements" ou "traditions" si vous le voulez. Je n'ai pas la prétention de les connaître. Je ne les ai pas fréquentés. Je n'en cite donc que ce qu'internet m'en a révélé, avec, sans doute, ses erreurs et ses imprécisions. Ce billet parlera donc de : la « Tradition Feri », les « Radical Faeries » et la « Minoan Brotherhood ».

 La « Tradition Feri » ou les enfants de l’ « Etoile Déesse »

Elle est sans doute la plus ancienne. On la nomme parfois « Tradition Féérique », mais il ne faut pas la confondre avec les « Radical Faeries ». C’est dans les années 40 que les Californiens ont commencé à découvrir cette branche particulière de la sorcellerie moderne, grâce aux enseignements de Victor Anderson et de son épouse. Peu de livres existent, l’initiation étant principalement orale. Méditations, transes chamaniques, travaux énergétiques, créations artistiques et équilibre écologique sont au centre de cette tradition où la sensualité importe plus que la seule fertilité. 

Les Feri sont polythéistes et vénèrent plusieurs dieux. Il existe cependant quelques figures centrales, comme « l’Etoile Déesse ». Cette divinité androgyne est mère de toute la création. Elle est la lumière qui a émergé du néant originel. Elle incarne l’intelligence du Grand vide. C’est également à Lui-Elle que tout retourne à la mort. « L’Etoile Déesse » est parfois appelée « Dieu Elle-même » pour souligner son androgynie. Elle est la mère des « Jumeaux Divins » que l’on retrouve sous d'autres formes dans certaines traditions. Ce couple de jumeaux peut être de sexes différents ou de même sexe. Le « Dieu Bleu » est également typique des Feri.  Il s’agit d’une figure masculine androgyne à la peau bleue, portant des plumes de paon dans les cheveux. Il est, lui aussi, célébré dans de nombreux rituels.

Certains Feri ont exploré plus avant une spiritualité Queer. C'est notamment le cas de Storm Faerywolf. Ainsi est né le Pentacle Améthyste : un outil magique spécifiquement gay. Ce pentacle décrit notre parcours initiatique tel que les gays le connaissent tous. Il est décrit en anglais sur ce lien : http://faerywolf.com/amethyst-pentacle/ 

pentacle améthyste

  • La première pointe de ce pentacle désigne  « l’Innocence ». Il s’agit d’un état d’être où on ne perçoit pas encore sa propre différence.

  • Mais un jour, nous ressentons en nous que nous ne sommes pas tout à fait comme les autres. C’est là qu’émerge la deuxième pointe du pentacle : celle du Désir. Un désir que nous éprouvons pour une personne du même sexe que le nôtre.

  • Nous entrons alors en contact avec des personnes du même sexe que nous et vivons des rapports sensuels avec elles. Mais nous découvrons que cela dépasse le seul aspect sensuel. Il y a quelque chose de plus. Nous arrivons ainsi à la troisième pointe du Pentacle : l’Eveil. Là, nous prenons conscience que notre nature homosexuelle a une signification et sans doute, également, une fonction.

  • Nous cherchons alors à donner une définition à la communauté gay. Nous entrons en contact avec elle. C’est l’étape de l’initiation, la première fois où l’on franchit la porte d’un bar gay, où on ouvre un magazine gay,… Nous en arrivons alors à la quatrième pointe du Pentacle : l’Identité. C’est l’étape la plus difficile car il s’agit de se positionner par rapport à la communauté gay elle-même. Chacun lui donne « sa » définition, en fonction de ce qu’il en perçoit. Nous nous posons alors la question « suis-je vraiment comme eux? ».  Ou en d’autres termes : « suis-je gay ? ».

  • Il faut alors beaucoup de courage pour arriver à la cinquième pointe du pentacle qui est l’Expression. C’est le coming-out, l’affirmation de soi en tant que gay aux yeux des autres.

  • Il reste enfin une dernière étape pour retourner à la première pointe, l’Innocence. Il s’agit, là, d’accepter de vivre en toute liberté, sa nature gay, au sein de la société au sens large.

 L’Exubérance « Radical Féérique » 

La question de l’identité gay est donc soulevée au sein de cet outil magique qu’est le Pentacle Améthyste. Mais les Feri ne sont pas les seuls à l’aborder. Elle est ainsi au centre des préoccupations des Radical Faeries 

faeries2

C’est en 1979 que Harry Hay et son compagnon fondèrent ce mouvement. Leur objectif était de donner une dimension supplémentaire à la révolution sexuelle des gays telle qu’elle était vécue aux USA. Hay fit d’abord le constat que de nombreuses religions écartent les homosexuels. Nous grandissons donc avec une sorte de blessure spirituelle. Pour guérir cette blessure, Hay proposa la création de véritables communautés où l’on peut se réunir et parler sur le rôle que les gays ont à jouer dans ce monde. Nous sommes le peuple de l’invisible, un peu comme les fées dont le mouvement tire son nom. Mais nous sommes pourtant bien présents. Et Mère Nature nous a donné un rôle. L’adjectif « Radical » renvoie, lui, à la notion de « racine » et donc à celle « d’identité ». Les Radical Faeries insistent sur cette notion « d’identité ». Dans les pays anglo saxons, le mot « faeries » désignait d’une manière péjorative les homosexuels. Les américains se réapproprièrent ce symbole. Ils se réclamèrent de ce « peuple invisible » qui œuvre dans l’ombre. Différents sanctuaires furent ainsi créés où les Faeries se réunissent, et cela, dans le monde entier. Peu d’entre eux sont francophones mais il existe le sanctuaire de Folleterre en France. Les réunions coïncident avec les sabbats sorciers. Il y en a donc huit par an. Au cours de ces rassemblements, transes chamaniques et  drag queens chamarrées mènent la danse tandis que des rituels sont tenus, le plus souvent basés sur les traditions amérindiennes et aborigènes, plus ouvertes aux homosexuels. A nouveau, une certaine forme de paganisme et l’écologie sont fondamentaux dans ce mouvement. Le mot d’ordre reste le même : « définir l’identité gay » au sein de cette société hétérocentriste de laquelle beaucoup d'entre nous continuent de questionner les normes. Vous trouverez également parmi les Faeries des gays chrétiens ou athées et d'autres qui ne se disent pas païens. Je publierai plus tard un interview que j'ai réalisé il y a quelques années d'un membre de Folleterre et qui est assez éclairant.

 

La Fraternité de Minos

 Aux USA, un autre groupement est apparu dans les années 70  en réaction aux positions homophobes de certaines traditions sorcières gardnériennes. C’est Edmund Bucsynski qui en est l’initiateur. Les Minoéens, comme leur nom l’indique, se réfèrent à une culture ancienne centrée sur la Crête. Ils s’intéressent principalement à la mythologie grecque, et aux traditions antiques du Proche Orient. Ils vénèrent ainsi des divinités de l’Age de Bronze, dont la Grande Déesse et son consort masculin représenté sous la forme d’un taureau. Comme la plupart des wiccans, ils célèbrent les huit sabbats de l’année. L’initiation est orale et à nouveau peu d’écrits existent. Notons que la Fraternité Féminine (ou Sororité) de Minos existe également.

Ces trois mouvements accueillent aussi bien les hommes que les femmes, bien que souvent au sein de covens différents. Ils ont un point commun qu’il est important de souligner. Ils tentent de définir l’identité spirituelle gay au sein de la Nature, en sachant que cette réponse n’est pas universelle ! Pour cela, ils puisent dans certains savoirs ancestraux, à une époque où la Nature était encore perçue dans son essence divine. 

 Pour en savoir plus sur ces trois traditions, visitez les sites :

 Sur la Feri Tradition en général : www.feritradition.org

Sur la spiritualité gay des Feri : www.faerywolf.com

Sur les Radical Faeries : www.radfae.org

Sur Folleterre en particulier : www.folleterre.org/

Sur la Minoan Brotherhood : www.minoan-brotherhood.org

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