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11 juillet 2014

Le rêve fertile - le Coquelicot

 

kokeliko

 

L'été, les champs floconnent d'étoiles rouges aux pétales délicats. Le Coquelicot est une fleur flamboyante. Il borde encore les routes, occupe les terrains vagues et envahit les champs laissés en friche. Mais il est moins présent qu'avant, hélas. Je me souviens d'un été passé en Provence. Nous allions ramasser des bols entiers de ces pétales légers. Des pétales bien souvent froissés et d'une très grande fragilité. Puis nous les infusions et jouions, jusque tard dans la nuit, au Scrabble le plus souvent, avant de tomber de sommeil et de rejoindre nos lits.

Mon voyage à la rencontre du Coquelicot est sans doute un des plus étranges, un des plus merveilleux que j'ai vécus. C'était en 2007, en août. J'avais la chance, alors, que quelques fleurs aient daigné se glisser dans mon jardin sauvage. Je me laissai aller à le contempler. Puis, je fermai les yeux et me mis à marcher sur les chemins de la méditation.La première chose que je vis fut un arbre. Un arbre au tronc bien régulier, bien lisse, et au feuillage en forme de cercle. Pas de construction. Pas d'escalier. Pas de plancher. Pas de route. Juste un arbre. Un personnage à l'allure longiligne et aux yeux en amande me conduisit jusqu'à sa ramure. De loin, je ne voyais somme tout que des branches ordinaires mais il n'en était rien. Elles étaient habitées. Remplies de créatures étranges, nues, élancées, ne ressemblant à rien de ce que je connaissais. Un ours brun souriant sortit je ne sais d'où, coiffé d'un bonnet rose ancien comme on en coiffait les bébés autrefois. Je cherchai la bougie et la coupe, souvent présentes dans mes recherches. La bougie était là. Elle n'avait pas de forme. Elle était toute tordue et de couleur rouge sombre. Aucune flamme n'allumait cette bougie. Par contre, elle déversait une gerbe de fleurs aux couleurs roses, turquoises et pistaches, à la façon d'une fontaine. La coupe n'était pas une vraie coupe non plus. Il s'agissait en fait d'un récipient en forme de spirale, rempli d'un liquide transparent. Quand je le bus, aucun goût particulier ne se révéla à moi. Je vis par contre apparaître un triskèle, semblable à celui qui est devenu le symbole de la célèbre série "Charmed". Sur chacune des feuilles de ce triskèle se trouvait un dessin de femme. A gauche, une femme jeune. Au milieu, une femme plus âgée et plus ronde, à la poitrine opulente. A droite, une femme âgée. Une représentation de la triade divine, en somme. Puis, les trois feuilles se redressèrent et se firent face. L'ours saisit alors une des feuilles de son arbre et y dessina deux cornes de cerf. Il me tendit la feuille et murmura d'une voix rauque : "ceci est mon casque". Un message auquel je n'ai pas encore tout à fait trouvé de sens. En réponse, je lui tendis ma main d'où jaillit un geyser de créatures bleutées au visage de dauphin...

Etrange vision que celle-là. Mais tellement pleine de sens. L'ours dort 6 mois par an. 6 mois où il se régénère et parcout l'univers astral, y moissonnant l'imaginaire. Il en revient rempli de forces neuves, fécondées par le pouvoir du rêve. Rien n’est réel qui n’ait d’abord été rêvé. Pour beaucoup de cultures, notre monde même est issu d'un  rêve. Est-ce un hasard si je l'ai vu coiffé d'un bonnet de bébé ? Non ! Il s'agit d'un détail qui attire l'attention sur quelque chose. L'ours s'est présenté à moi comme s'il était simplement un jeune enfant tiré du lit. Un autre symbole de régénération est apparu au cours de cette vision : la spirale. La spirale porte en elle la symbolique du cycle, de l'éternel retour mais ce n'est pas exactement un cercle. Elle symbolise le fait que rien n ‘est jamais pareil au passé. Même si tout est cycle et que tout recommence, rien n’est jamais réellement comme avant.

La régénération est foisonnante dans cette méditation : une gerbe de fleurs jaillit de la bougie et  les dauphins forment une vraie fontaine dans la main. Ce foisonnement est étrange. Il provient à chaque fois de quelque chose qui, dans notre monde réel, ne devrait pas en être la source. La bougie ne donne jamais de fleurs, mais des flammes. Une main humaine ne peut pas, non plus, faire jaillir des dauphins dans sa paume. Ici, ce sont des choses possibles. L’imaginaire est fécond. Il est source de vie. Il n'a aucune limite.

Les différents éléments se donnent aussi vie l’un à l’autre dans cette méditation. La bougie (feu) fait jaillir des fleurs (terre). Cela, d’une manière qui appartient à l’élément eau (elle déverse). Par ailleurs, les êtres de l’eau (les dauphins) jaillissent d’une main (terre) illuminée. Eau, terre et feu sont les éléments du triskèle. Et ce triskèle est apparu, lui aussi. Sous la forme de la triade divine : jeune fille, mère, vieille femme.

Je pressens donc que le Coquelicot soit une fleur qui rend le rêve fécond et stimule l’imaginaire. Il est probable qu’il ait une action régulatrice sur la femme, veillant sur les 3 aspects de la déesse en elle. Elle est jeune femme, mère puis vieille femme. De même que dans son cycle menstruel, elle est infécondable, fécondable puis ne l’est plus. Ce sont d'autres aspects de la régénération.

En mythologie, Morphée touchait d’un coquelicot ceux qu’il voulait endormir. Riche en opiacées, le Coquelicot a effectivement des vertus somnifères. Nous retrouvons le domaine du sommeil et du rêve. On le consomme le soir, de préférence. Il est d'ailleurs très proche du pavot dont on tire l'opium.

Mais d'où vient ce nom délicat ? Le nom du Coquelicot viendrait en fait de "coquerico", du coq dont il rappelle la crête rouge. Le coq est un symbole puissant. C’est l’être qui salue le matin. La méditation que je raconte ici me semble bien mettre en lumière cet aspect de ré-génération, de réveil. Le Coquelicot n’est pas seulement la fleur de la nuit. C’est surtout la fleur de l’éveil, du jour qui surgit de la nuit.  Le Coquelicot éclaire ce cycle incessant du sommeil à l’état de veille, et de la veille au sommeil. Dans les obscurités de l’âme, du rêve et de l’imaginaire jaillissent la lumière de la vie, de l’éveil. Du rêve vient la réalité.

Le Coquelicot est aussi associé à Perséphone. Celle-ci règne avec son époux, Hadès, 6 mois par an, dans le Royaume des ombres (un peu comme l'ours, finalement). Puis, elle s'en revient sous la forme d'un coquelicot, au printemps. Elle particpe ainsi à la renaissance florale.

De la nuit jaillit la lumière ! Régénération. Eveil. Imaginaire fertile. Des mots que j'associe à présent au rouge sombre, au froissé délicat, à la fragilité du Coquelicot.

Ce pourrait donc, finalement, être le message du coquelicot.

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