Promenade dans les jardins du monde

Aujourd'hui, nous nous sommes évadés dans un immense jardin.

Là-bas, les murmures animaux rencontrent le silence des esprits. Esprits d'Afrique, d'Asie, d'Océanie parfois...

Là-bas, le jour se lève sur la beauté des temples et le plumage des cigognes blanches.

Un endroit merveilleux, à une demi-heure de chez moi....

J'en ramène aujourd'hui des instants cristallins, volés au ruissellement du temps.

Il y eut : 

Le souffle chaud d'une girafe sur ma main. Les brins d'encens éteints, à la porte du temple de Ganesh, en plein coeur de la maison dite "de l'artisan". Un totem de figures humaines entrelacées.

 Ailleurs, la vibration stroboscopique du pelage d'un troupeau de zèbres. L'azur du ciel. Le croquant des insectes mangés à midi.

Puis, aussi, le drapé coloré des toitures de bâtisses sacrées balinaises. Le regard attentif d'un lémurien. Des groupes d'enfants qui se tiennent par la main.

Ou encore : un crâne cornu caché au fond d'une grotte. La lourdeur métallique de fétiches africains tout hérissés de clous. La beauté des maisons lacustres. La case d'un maître fétichiste, "ingénieur traducteur des forces vaudous", comme l'annonce la pancarte.

Il y eut également : la trompe d'un éléphant serrant la queue d'un autre. La verdure lumineuse d'énormes fougères arborescentes. L'érection rose d'un macaque. La brune fraîcheur d'un Cécémel bu à la hâte. L'imposante stature d'un Bouddha, à la poitrine frappée d'un svatiska, entouré d'une armée de sages divins ou courroucés.

L'eau, aussi. Par cascades. L'eau croupie. L'eau baignant la peau drue d'un pachyderme roulé dedans. L'eau jaillie de sa troupe sur les enfants qui rient.

La musique envoûtante d'un didgeridoo aborigène. Dommage, les kangourous sont cachés. Les pandas roux aussi. Nous n'avons pas le temps de visiter d'autres singes mais nous pouvons aller saluer les rennes, les bisons. Les rouges bâtisses d'un village Tamberma. Les zébrures colorées de maisons lacustres.

Nous allons également saluer le dragon et le buffle. Les ancêtres d'un peuple oublié. Ici, les animaux côtoient les esprits des ancêtres. Mythique, sacré, grandiose, l'animal est vivant. Montré dans ses multiples dimensions. Il mange, se lave et dort. Il est rhinocéros, lion, guépard ou tigre blanc. Il est la tribu d'okapis qui sommeille.  Il est aussi le visage de Ganesh. Le masque grimaçant d'un casque. Ou le pilier d'une maison.

Nous visitons aussi l'âme protectrice d'une tribu qui coupait les têtes. Une arme qui en a tranché sept. Je frissonne. L'histoire de ces guerriers nous est contée. Ils croyaient qu'en s'appropriant la tête de leurs ennemis, ils capturaient aussi leur force. La tête d'un guerrier était un cadeau apprécié par les jeunes filles demandées en mariage. Nous sortons de la grotte, étonnés.

Ailleurs encore s'envolent les flamants roses. Les becs flasques d'un couple de pellicans me fascine. Quel artisan génial a pu sculpter toutes ces fresques en bois que l'on rencontre en de multiples endroits ? Tiens, les autres années, on sentait davantage l'encens sur les sentiers.

Je suis rempli de sensations. De couleurs. D'odeurs. De bruits et de bruissements. Touché par les esprits de différents peuples du monde. Fétichisme. Indouisme. Bouddhisme. Culte des ancêtres. Ici, les murmures animaux rencontrent le silence des esprits. A moins que ce ne soit l'inverse. Les deux pandas géants dormaient, reclus dans la fraîcheur de leur grotte. Et les banderoles accrochées aux temples claquaient au vent. Aujourd'hui, nous nous sommes évadés dans un immense jardin...

Et pour ceux qui désirent voir d'autres photos de cet endroit, c'est ici