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7 mars 2014

Arbre des renaissances - le Bouleau

 

bouleaux

Je suis né près de Charleroi. Dans cette région que l'on nommait jadis "le Pays Noir". En fait, j'ai grandi entouré de terrils. J'y montais quand j'étais enfant, parfois jusqu'au sommet, pour y goûter le vent et une vue imprenable sur la ville. Je me souviens des gravillons dégoulinant sous les chaussures. La pente ardue qui coupe le souffle quand on la grimpe. Et surtout, la force tourbillonnante du vent en son sommet. Ajourd'hui, ces géants de charbon sont hérissés de bouleaux. En automne, les terrils se recouvrent également d'amanites tue-mouches, ce qui leur donne un côté mystérieux. Ces collines noires se couvrent alors d'un parfum hors du temps, celui de la mort.

Le bouleau de mon jardin.

Le terril est un endroit à part. Pour oser une image un peu gore, c'est un peu comme si l'on avançait sur un corps éventré. Les hommes ont creusé à leur pied, ont pénétré dans les entrailles de la Terre Mère, en ont ôté les tripes et les ont jetées là. Ils ont enlevé les cendres du monde des Morts et en ont bâti des collines, les terrils. Ce sont des terres blessées, meurtries, sur lesquelles tout un peuple de bouleaux veille à présent patiemment. Car le Bouleau est un pionnier. C'est le premier hôte des forêts. Il tisse la trame qui accueillera les autres, plus tard. Il soigne les sols, les éveille, les prépare doucement pour la venue des chênes, des hêtres et des autre tribus végétales. Le Bouleau, quand on y songe, est l'arbre du renouveau. Son tronc blanc se repére aisément, même en hiver. Pour moi, il est symbole de purification, de renaissance, de guérison. Quand je parle de lui aux enfants, je le nomme affectueusement "l'arbre-livre". Je leur montre les lambeaux d'écorce à ses pieds, ces peaux mortes dont il s'est délesté comme autant de vêtures inutiles. Je leur explique que les anciens les utilisaient pour écrire. Les enfants, d'abord, ne me croient pas. Alors, je leur montre des photos, je fais circuler parmi eux des lambeaux d'écorce ramassés. Moi-même, quand j'ai envie de changer quelque chose dans ma vie, je m'enfonce dans les verts secrets de mon jardin et m'en vais retrouver mon bouleau à moi, qui pousse juste derrière ma hutte. Je ramasse un morceau d'écorce tombé au sol et y écris, en un mot, ou une phrase, ce que je veux changer dans mon existence. Puis j'en dépose le lambeau sur une étagère, sous une bougie aussi blanche que le tronc du vénérable végétal. Une bougie que j'allume et laisse se consumer afin qu'elle accompagne mon voeu, le confie à mes guides, l'imprime dans la matière, bref, le prépare à sa réalisation.

pictogramme du bouleauLe Bouleau, j'en suis intimement persuadé, est l'arbre qui accompagne les renouveaux, les renaissances. Celui qui souhaite changer de vie se trouvera bien inspiré de méditer à ses pieds, j'en suis convaincu. Il le trouvera partout où la nature cherche à reprendre ses droits : les terrains vagues, les bordures de routes et, bien sûr, les terrils où il protège les cendres volées au monde des morts. Ce n'est pas un hasard si on consomme la sève du Bouleau au printemps. Il aide à se libérer des toxines.  Un jour, que j'étais plus attentif à lui, que je me promenais dans ces lieux mystérieux de l'âme, propices à la méditation, j'entendis un chant s'élever de lui. Un chant lent, très aigu, presque femelle, qui d'abord grandissait, puis fanait, avant de revenir encore, cyclique. Un son répété maintes fois, encore, encore, encore, inlassablement. Je perçus également un pictogramme, que j'utilise parfois comme signature afin d'attirer le pouvoir du Bouleau sur un lieu. Cela ressemble à un oeil vertical, dont la pupille serait tournée vers le bas. Si je traverse un endroit pollué, un lieu qui mériterait, à l'évidence, d'être nettoyé, j'y trace avec le doigt ce dessin que le bouleau m'a confié. De cette manière, j'appelle l'esprit de cet être merveilleux. Je lui demande de venir là, de purifier l'endroit, de le soigner, de le guérir, d'y apporter son énergie de renouveau, de renaissance, de pureté. Béni sois-tu, Bouleau, pour tout ce que tu donnes à cette Terre sacrifiée qui a tellement besoin qu'on la soigne. "Et toi, humain, qu'accomplis-tu, concrètement, afin de la soigner ?" Ca, c'est une question-qu'elle-est-pas-facile-à-répondre et qui nous laisse, souvent, la queue basse et la truffe triste...Comment être nous-mêmes des bouleaux pour le monde ?

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